Dans un monde confronté à des bouleversements écologiques, sociaux et économiques majeurs, une nouvelle manière de penser et d’agir s’impose. C’est dans cette optique qu’un atelier inédit a été animé par Sabrina Benmecheri, experte en régénération des écosystèmes et fondatrice de l’École Internationale EcoEntrepreneur 5.0®. À travers une approche incarnée et profondément ancrée dans le vivant, cet atelier a permis de revisiter les fondamentaux d’un projet écoresponsable : la structure, le lien à la nature, et la capacité à générer un impact positif.

Structurer un projet comme un écosystème vivant

Loin des approches classiques centrées uniquement sur la rentabilité ou les études de marché et d’impact, la structure de projet présentée par Sabrina repose sur une vision organique. Chaque projet est vu comme un écosystème vivant : il a besoin d’ancrage, de respiration, de racines solides, mais aussi d’une orientation claire.

Un projet viable en 2025 ne se construit pas sur des idées abstraites, mais sur une feuille de route fonctionnelle et organique, capable de valoriser les ressources humaines, naturelles et économiques à chaque étape. Il s’agit d’un modèle de pensée circulaire, fondé sur la coopération, la résilience et la régénération.

Reconnecter l’homme à la nature : un impératif écologique

Au cœur de cette démarche : la reconnexion entre l’humain et la nature. Sabrina a rappelé combien notre désalignement actuel est lié à une perte de lien avec les éléments – la terre, l’eau, l’air, le feu – mais aussi avec notre propre nature intérieure. Ce lien est pourtant le socle de toute action écologique durable.

Comprendre la nature, ce n’est pas seulement la préserver. C’est apprendre à coopérer avec elle, à décoder ses messages visibles et invisibles, à retrouver une forme d’écoute profonde capable de guider nos décisions, nos rythmes, nos modèles de développement.

Régénérer par le terrain, pas uniquement par la théorie

L’un des messages clés de l’atelier est simple : on ne régénère pas depuis un bureau, mais depuis le terrain. Sabrina partage son expérience dans les oasis, les montagnes, les écosystèmes dégradés où elle contribue à faire renaître la vie par des actions concrètes.

Cette régénération ne repose pas sur la technologie seule, mais sur une compréhension intuitive et sensible des cycles naturels. Elle nécessite de créer les conditions pour que la nature puisse, d’elle-même, retrouver son équilibre. Et cela ne peut s’enseigner que par l’expérience directe, sur le terrain.

Trouver l’équilibre entre passion et viabilité

Un autre pilier fondamental de l’accompagnement proposé est l’équilibre délicat entre la passion personnelle et la réalité économique. Il ne suffit pas d’aimer la nature ou d’avoir une belle idée. Il faut structurer son projet pour qu’il puisse générer des revenus, créer de la valeur, et tenir dans le temps.

C’est ce que Sabrina appelle un projet « bancable » : une idée enracinée dans une vision claire, mais aussi capable de devenir une entreprise régénérative, viable et alignée avec ses valeurs profondes. Cette approche permet aux porteurs de projet de ne pas choisir entre idéal et pragmatisme : les deux peuvent cohabiter et se renforcer mutuellement.

L’agroécologie locale : un levier pour la souveraineté

L’atelier a mis en lumière le rôle clé de l’agroécologie territoriale dans la régénération des territoires. Il ne s’agit pas de reproduire des modèles importés, mais de partir des spécificités locales, des savoirs vernaculaires, des ressources naturelles disponibles pour bâtir des projets alimentaires et agricoles durables.

Cette approche valorise la biodiversité, crée des emplois locaux et participe à une vraie souveraineté alimentaire. Elle redonne du sens à l’acte de produire, de nourrir, de protéger. Là encore, la régénération est à la fois écologique, sociale et économique.

Focalisation : le carburant de la réussite

Enfin, Sabrina a insisté sur un point souvent négligé dans l’entrepreneuriat : la focalisation « être focus, arrêter la dispersion ». Trop de projets échouent non par manque de talent, mais par dispersion. Être clair sur son intention, savoir dire non, structurer ses priorités… c’est cela qui permet de traverser les doutes, les phases de chaos, et de tenir dans la durée.

« Ce que vous nourrissez prend vie. Ce que vous négligez s’assèche. »

C’est en cultivant une direction claire, une posture alignée, et une présence à chaque étape que les projets deviennent non seulement réalisables, mais transformateurs.

Vers une nouvelle génération d’acteurs régénératifs

Cet atelier marque une étape clé vers une écologie humaine, incarnée et entrepreneuriale. Il invite à repenser la manière dont nous créons, collaborons et habitons le monde. Car l’avenir ne se construira pas avec les outils du passé, mais avec des projets enracinés dans le vivant, portés par des femmes et des hommes qui ont choisi d’agir avec la nature, et non contre elle.